Le poème s’ouvre sur une remémoration mélancolique. Blaise Cendrars utilisa également des fragments de carte pour un autre de ses poèmes: Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Blaise Cendrars revient à Paris en 1950 et collabore à des émissions de radio. L’imparfait transforme ce séjour à Moscou en une légende personnelle, figée dans le passé, qui revient par vagues, rythmées par des repères temporels (l’« enfance », les « seize ans » de l’« adolescence »). La fascination de Cendrars pour les mondes disparus (la Mésopotamie aux « caractères cunéiformes », le « temple d’Ephèse »), pour les vieux récits légendaires de la Russie médiévale où il est question d’affrontements contre les Tatars, reflète la conscience du caractère éphémère de toute vie. La Vie Dangereuse. Les titres en couleur et les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie. Blaise Cendrars fit tout son possible pour assurer un plein succès à Paris, en juin 1926, à lexposition de peinture de Tarsila do Amaral [1], lamie dOswald de Andrade [2]. Mais cet alexandrin est modernisé de par son absence de ponctuation. 1887-1961. De ce récit halluciné et de cet autoportrait nostalgique se dégage un idéal poétique révolutionnaire que poursuit Cendrars, aventurier du vers [III]. Les armoires chi­noises - texte long­temps resté secret est donc majeur pour com­prendre lœuvre du poète suisse. ▶ Pour réussir le commentaire : voir guide méthodologique. Tout pour réussir votre Bac.Annales  et exercices corrigés, fiches de cours :Cours Terminales générale et technologiqueCours Premières générale et technologique Cours SecondeCours Troisième. Cendrars n’a-t-il pas écrit, un an auparavant, « Les Pâques à New York » ? blaise cendrars est l'un des premiers à introduire la modernité dans la poésie du et ce poème n'est que d'autre qu'un petit extrait de l'un de ses voyages. Vu sur lewebpedagogique.com. Le poème reproduit, à sa manière, le rythme de la marche du train, avec des élans, des saccades, des arrêts. Quel portrait Cendrars dresse-t-il de lui adolescent ? Les repères autobiographiques sont nombreux et la première personne du singulier est mise en valeur, notamment dans les premiers vers, avec l’anaphore de « j’étais » (v. 1, 3-4) et « j’avais » (v. 2 et 5) ; il multiplie des adjectifs possessifs de la première personne (« mon », « mes », et « ma »). Après trois années de silence, il commence en 1943 à écrire ses Mémoires : L'Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948) et Le Lotissement du ciel (1949). Cet alexandrin bancal fait écho à la crainte du poète de ne pas aller au bout de son projet poétique. Une sélection de poèmes écrits par Blaise Cendrars, poète, romancier et journaliste franco-suisse né en 1887 à La Chaux-de-Fonds et mort en 1961 à Paris. L’ardeur du poète explique son insatisfaction. Blaise Cendrars se plongea alors dans Schopenhauer, ayant une révélation par cette sentence, qui illumina son rapport à la réalité: « L e monde est ma représentation ». Cette dixième édition, parue aux Editions de la Sirène, comprend une gravure sur bois de style Inca, le fac-similé d'un dépliant sur … Faites une brève phrase de conclusion qui confronte synthétiquement les textes. La peintre Sonia Delaunay illustra par un livre accordéon de deux mètres de long ce « Premier livre simultané », livre-objet qui raconte « le voyage […] de l’écriture associée à la peinture ». Il restitue, à travers l’image du train, la vitesse de la jeunesse et de l’élan poétique. Qu’est-ce qui traduit le regard critique qu’il jette sur lui-même ? Comment cet incipit poétique justifie-t-il le voyage par une ardente curiosité ? Le vers 10 apporte un contre-point négatif au portrait de l’adolescent : « Et j’étais déjà si mauvais poète Â», avec l’adjectif dépréciatif « mauvais » . Mais ici ce laps de temps écoulé, propre à l’autobiographie, sonne à la façon d’un conte, par la formule d’ouverture : « En ce temps-là ». Qu’est-ce qui donne au poème sa dimension quasi religieuse ? La locution prépositionnelle « En ce temps-là Â» et l’emploi d’un imparfait de narration établissent un écart temporel entre le présent du poète, et le passé qu’il évoque : « En ce temps-là j’étais en mon adolescence » .La tournure poétique « j’étais en mon adolescence Â» (au lieu de « J’étais adolescent » ) désigne l’adolescence comme un pays que l’on traverse. La triple répétition du mot « dernier » à la fin résonne comme un glas qui rythme avec mélancolie la fin annoncée d’un grand voyage vers la mort. Nous sommes content de vous voir ici. Vocabulaire de la poésie. Il composa même des poésies en guise de préface au Catalogue de lexposition. Dès seize ans, il fugue vers la Russie, premier voyage d’une longue série d’aventures qui le mènent dans le monde entier. Vu sur arbrealettres.files.wordpress.com. L’adolescent prétend en avoir fini avec son enfance, comme si elle ne l’intéressait pas parce qu’il cherche déjà autre chose (« je ne me souvenais déjà plus de mon enfance »). Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines. Cette esthétique de la rupture caractérise le futurisme et le simultanéisme du début du XXe siècle.L’extrait étudié ici ouvre le poème par un autoportrait poétique. Pourquoi se qualifie-t-il de « fort mauvais poète » ? B – Blaise Cendrars, « Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France », ... Ne juxtaposez pas l’analyse des poèmes, mais essayez de grouper les textes qui se ressemblent dans l’utilisation des pronoms. Le deuxième vers surprend par sa longueur (18 syllabes) : « J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance » . Elle transparaît dans la métaphore pâtissière qui transforme les cathédrales de Moscou en un gigantesque « gâteau » « croustillé », « mielleux », constellé d’« amandes » et rappelle ainsi les contes de fées, Hansel et Gretel, le palais de Dame Tartine…. Les procédés d’insistance sont nombreux : « si ardente et si folle » (v. 6), « si mauvais poète » (v. 10), « toutes blanches » (v. 14). Serait-ce parce qu’il ne savait pas, parce qu’il n’osait pas « aller jusqu’au bout » de sa révolution poétique pour rompre avec la versification traditionnelle ? Inscrivez-vous gratuitement pour accéder aux contenus et Le poète se métamorphose même en « albatros » pour s’envoler avec les « pigeon du Saint-Esprit ». iles iles iles où l'on ne prendra jamais terre iles où l'on ne … Poème du jour. Son insatiabilité l’amène à se représenter en géant rabelaisien : il ramène une vaste forteresse, le Kremlin, aux dimensions d’une friandise attirante. Poème en vers irréguliers (genre) qui raconte (type de texte) un voyage en train (thème), qui décrit (type de texte) Moscou (thème), qui rend compte (type de texte) des états d’âme du poète (thème) lyrique, (registre) autobiographique, pittoresque, exotique, pictural, enthousiaste, nostalgique, critique (adjectifs), pour raconter un voyage, se remémorer son adolescence et suggérer sa conception de la poésie (buts). Le champ lexical du feu est associé à l’adolescence : « si ardente » , « brûlait » , « Rouge » , « soleil » . Le thème du feu, à travers l’adjectif « ardente« , évoque l’adolescence comme un période brûlante et fougueuse.Les adjectifs qualificatifs sont renforcés par l’adverbe intensif « si Â» pour exprimer la fougue de l’adolescence. LETTRES ET PROSES DIVERSES Rhum. Cendrars revendique une totale liberté. Ce chiasme suggère l’exploration achevée de Moscou par le poète qui a fait le tour de la ville.Le sixième vers explique cette insatisfaction : « Car mon adolescence était si ardente et si folle Â». On note que ce premier vers contient douze syllabes : c’est un alexandrin, vers poétique traditionnel. Événements de l'époque:: La vie des Auteurs:: Les contextes : Blaise Cendrars. La notion de document occupe une place essentielle dans le discours des avant-gardes littéraires, notamment dans les années 1910 et 1920. L’absence de ponctuation renforce cette impression de marche en avant irrégulière. L’inspiration futuriste de Cendrars fondé sur la fascination pour le mouvement, la vitesse et les nouveaux moyens de locomotion qui donnent le tournis au lecteur.Le poème transcrit par les mots la sensation de vitesse chère aux futuristes : « les gares obliques », « les poteaux » sont « grimaçants », « Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente ». [Amorce] Comme Rimbaud, Cendrars fut un poète « aux semelles de vent ». L‘ampleur de cette longue phrase restitue l’énergie insatiable de l’adolescent. Blaise Cendrars. Le train devient le dieu du monde moderne, célébré dans « sept gares » (sept est un chiffre sacré) qui se dressent à côté des « cathédrales » ; un vieux « moine » lit des légendes ; les « pigeons du Saint-Esprit » évoquent la Pentecôte, l’Esprit Saint qui descend sur les apôtres. Ne trouvant pas de réponse, il finit par se tourner vers les « Hommes nouveaux ». Index des Biographies. L’adolescent reste d’ailleurs tourné vers le passé : « Et mes yeux éclairaient des voies anciennes Â». Les vers 7 est un long enjambement qui poursuit le vers 6 dans une phrase pleine d’élan : « que mon cœur, tour à tour, brûlait comme le temple d’Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou ». Dans son poème, Blaise Cendrars montre qu’il a commence la poésie très jeune, mais n’a pas toujours été bon : “j'étais fort mauvais poète”. Par son pseudonyme, il exprime sa conception de la poésie, dont l’intensité fait du poète un brûlé vif (Blaise/braise), qui sans cesse renaît de ses cendres (Cendrars) tel un phénix.La prose du transsibérien ou de la petite Jeanne de France est l’œuvre la plus célèbre de Blaise Cendrars. Du monde entier au cœur du monde est un recueil de poèmes de Blaise Cendrars publié en 1958 aux éditions Denoël. Corriger le poème. Ce poème ne respecte aucune règle de la poésie (rimes, métrique), tout comme le poète ne voulait respecter aucune règle quand il était jeune, emporté par ses passions. Le poète réunit dans une double comparaison le « temple d’Éphèse », l’une des sept merveilles du monde dans la Grèce antique incendiée au début de notre ère, et « la Place Rouge de Moscou », cœur d’une ville moderne, illuminée par un coucher de soleil (v. 8). Il nous emporte dans ce qui semble être un récit de voyage autobiographique. Cependant, tout en se présentant comme un adolescent passionné et tourné vers l’avenir, Cendrars porte un jugement sévère sur le poète précoce qu’il prétendait être alors. Ces instants intenses correspondent à des instants terminaux pour le poète, comme le souligne la triple répétition de l’adjectif dernier : « dernières reminiscences » , « dernier jour » , « dernier voyage » . Bien que l’on roule sur des rails, on a l’effet d’une vision aérienne du monde comme si le poète volait avec les « pigeons » pour un tour d’horizon spectaculaire sur les cloches, les tours et les cathédrales. Des moments réguliers, avec la reprise en anaphore, par exemple du verbe « j’étais » (vers 1, puis 3 et 4), alternent avec des ruptures brutales (deuxième strophe). Les « seize ans » se démultiplient en « seize mille lieues » et dans une surenchère de nombres avec « sept gares » et « mille tours ». L’extrait étudié est le début du poème, des vers 1 à 23. Il invente le « simultanéisme » pour reproduire et métamorphoser le réel dans toutes ses dimensions et simultanément. Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric-Louis Sauser, est un écrivain d'origine suisse, né le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel (Suisse), naturalisé français, et mort le 21 janvier 1961 à Paris. Ainsi, dans Feuilles de route, dont les poèmes ne correspondent à aucune forme classique (les vers sont libres et se moquent de rimer), on le voit quitter la poésie pour des formes qui lui permettent de mieux embrasser le réel. En ce temps-là, j’étais en mon adolescenceJ’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfanceJ’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissanceJ’étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept garesEt je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois toursCar mon adolescence était si ardente et si folleQue mon cœur tour à tour brûlait comme le temple d’Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche.Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.Et j’étais déjà si mauvais poèteQue je ne savais pas aller jusqu’au bout.Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare croustillé d’or, Avec les grandes amandes des cathédrales, toutes blanchesEt l’or mielleux des cloches…Un vieux moine me lisait la légende de NovgorodJ’avais soifEt je déchiffrais des caractères cunéiformesPuis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s’envolaient sur la place Et mes mains s’envolaient aussi avec des bruissements d’albatrosEt ceci, c’était les dernières réminiscences du dernier jourDu tout dernier voyageEt de la mer. 1 Il y a des iles où s’invente le monde. La brièveté de ce vers restitue l’exigeante quête de l’adolescent.La « soif Â» de ce vers renvoie à la soif de connaissances comme l’indique le vers suivant : « Et je déchiffrais des caractères cunéiformes Â», référence possible aux collections mésopotamiennes du Musée Pouchkine. Cendrars préfigure ici l’œuvre du musicien Arthur Honegger qui, dix ans plus tard, compose son célèbre Pacific 231, évocation symphonique d’une énorme locomotive. Correspondant de guerre dans l'armée anglaise en 1939, il quitte Paris après la débâcle et s'installe à Aix-en-Provencea. Cet incipit fait la jonction entre la tradition poétique et la modernité. Explorateur du monde géographique et exotique, mais aussi de toutes les ressources de la poésie, il poursuit, après Baudelaire, Rimbaud et Apollinaire, la libération du vers et l’invention d’images insolites. Il montre par là sa sympathie pour la révolution russe de 1905 qui s’éleva contre le régime tsariste.L’analogie pâtissière se superpose avec l’évocation religieuse au cœur de cette strophe : « des cathédrales toutes blanches » , « cloches » , « Un vieux moine » , « pigeons du Saint-Esprit » , etc. Retour • Carte du Site • Contacts • Aide Notice De Droit D'auteur • . Mais sa boulimie « ardente et folle » pour tout savoir et découvrir conserve un parfum d’enfance, comme chez le Rimbaud de « Ma Bohême », « petit poucet rêveur ». Le poète voyage dans sa mémoire comme il voyage dans l’espace. L’idée de voyage s’impose par tout un réseau lexical avec « voies, lieu, s’envolaient, mer, voyage, gares… ». Texte et poèmes / C / Blaise Cendrars / Tu es plus belle que le ciel et la mer. Le poète fait apparaître ici une fragilité, une incertitude quant à ses pouvoirs poétiques. [Synthèse] Dans cet extrait de La Prose du Transsibérien, Cendrars raconte à la fois son ouverture enthousiaste au monde, sa nostalgie du passé, ses vagabondages dans les lieux réels et ses souvenirs, sa quête de soi-même et sa recherche d’une modernité poétique qu’exige « l’esprit nouveau » du début du xxe siècle, célébré par Apollinaire. Les lieux exotiques défilent : « Place Rouge », « Moscou », « Kremlin », « Novgorode », « Saint Esprit »… Les images se succèdent parfois dans un fondu enchaîné dynamique, la vision des pigeons (v. 18) se substituant par exemple sans transition à celle du « vieux moine ». Qu’est-ce qui rend cette description vertigineuse et éblouissante ? Tu accéderas gratuitement à tout le contenu du site et à mes meilleures astuces en vidéo. Le poète forge donc lui-même sa légende grâce à cette autocitation plaisante. Puis Blaise Cendrars superpose sur cette image divine celle de ses mains : « Et mes mains s’envolaient aussi » . La modernité n’exclut pas la permanence de thèmes traditionnels de la poésie. La thématique du feu renvoie également au pseudonyme Blaise Cendrars qui joue sur la proximité phonique avec les mots braise et cendres. Blaise Cendrars livre un autoportrait nostalgique et critique de sa vie adolescente, mouvementée et aventureuse. Saisissez le mot de passe qui accompagne votre courriel. La terre est rouge . Pour des raisons pédagogiques et pour m'aider à mieux comprendre ton message, il est important de soigner la rédaction de ton commentaire. L’allitération en « an Â» (grandes/amandes/blanches), invite la bouche à s’ouvrir, comme pour manger.Le désir de dévorer le Kremlin inscrit également le poète dans l’élan révolutionnaire de 1905. Ses voyages et ses nombreuses aventures sont les thèmes principaux de ses œuvres. Poème Tu es plus belle que le ciel et la mer. Dans ce guide insolite, l’ancien et le moderne, Orient et Occident se mélangent, Russie et monde occidental se rapprochent et s’éloignent. Victime d'une congestion cérébrale le 21 juil… Grande a été notre surprise lorsque nous avons constaté que lun de ces poèmes, non retenus pour le catalogue, était également absent des Poésies complètes de Cendrars [3]. Comment trouver un plan de dissertation ? Plus symboliquement, le poème, fondé sur un rythme de train avançant par étapes, reproduit la progression d’une vie, de « l’enfance » à l’âge adulte, en passant par les rêves fous de l’adolescence.